L’espadrille du Pays Basque : origine, histoire et fabrication

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L’espadrille est une chaussure traditionnelle faisant partie des nombreux emblèmes du Pays Basque. Devenue un véritable accessoire de mode, l’espadrille est très appréciée lors de la période estivale. Sa simplicité, sa légèreté, la gamme de coloris proposée, son confort et les matériaux naturels utilisés pour sa fabrication ont contribué à son succès. Quelle est l’origine de l’espadrille ? Comment est-elle fabriquée ? Revisitez l’histoire des espadrilles du Pays Basque avec Belambra.

L’espadrille : origine de cette chaussure mythique

Traditionnellement fabriquées et cousues à la main, les espadrilles étaient à l’origine composées d’une semelle tressée en corde de jute (ou en chanvre) et de tissu. Ce dernier, généralement de la toile de lin, recouvrait le dessus de la chaussure.

L’origine de l’espadrille est controversée. Son invention est à la fois revendiquée par la France et par l’Espagne.

XIIème – XIIIème siècle : des origines floues

On raconte qu’à cette époque, les soldats du Roi d’Aragon portaient des sandales faites de corde. Cependant, il est difficile de confirmer cette hypothèse.

XVIIIème siècle : des débuts timides et confidentielles

En ces temps, l’espadrille telle que nous la connaissons était fabriquée dans le Pays Basque et dans le Béarn par des artisans spécialisés dans le chanvre et dans le lin.

XIXème siècle : l’espadrille se démocratise

C’est au cours de ce siècle que la fabrication des espadrilles a amorcé son véritable développement.
À Mauléon, une famille d’anciens épiciers, les Béguerie, commença à fabriquer les espadrilles en grande quantité. Des ouvriers tressaient les semelles, piquaient et assemblaient les chaussures. La famille se chargeait ensuite de collecter les pièces terminées.
La demande d’espadrilles se développant de plus en plus, notamment dans les mines du Nord de la France et en Amérique du Sud, l’entreprise familiale fit appel à des ouvriers espagnols.
Parmi eux, on compte les « Hirondelles », des ouvrières espagnoles qui venaient à l’automne et repartaient au printemps.

Années 1910 : un essor exceptionnel

C’est l’âge d’or de l’espadrille. Elle est utilisée par les ouvriers dans les mines du Nord de la France.
Cependant, cette période faste va s’essouffler. En effet, afin de limiter les « coups de grisou », les mines sont humidifiées rendant ainsi l’utilisation des espadrilles impossible, en raison de leurs semelles de corde.
La semelle traditionnelle de l’espadrille laisse alors place à une semelle en gomme.

1960, une année de gloire et d’évolution pour l’espadrille du Basque

Au fil du temps l’espadrille du Pays Basque se renouvelle et évolue. Elle se démocratise et tend à devenir une chaussure de détente et de loisir.
C’est le monde de la mode, et notamment celui de la haute couture, qui va activement participer à cette reconversion. Dans les années 60, Yves Saint-Laurent commande à une entreprise basque la fabrication d’espadrilles à talon.
Ces dernières connaissent un véritable succès sur les podiums. C’est une nouvelle ère qui débute pour la célèbre chaussure.

Années 1980 : une démocratisation des techniques

Le savoir-faire et la suprématie basque commencent à être mis à mal. En effet, la fabrication de l’espadrille se démocratise et la chaussure arrive rapidement sur les lignes de production à la chaine, notamment asiatiques.

L’espadrille aujourd’hui : une fabrication ancestrale qui perdure

Malgré la concurrence des espadrilles fabriquées à la chaîne, un certain nombre d’artisans et d’amoureux de cette chaussure traditionnelle basque tentent de préserver avec ferveur ce savoir-faire ancestral.

Mauléon demeure encore aujourd’hui, le lieu de production principal de l’espadrille avec environ 65 % de la production française annuelle.

Cependant, afin d’être dans l’air du temps et de se conformer aux exigences des acheteurs actuels, les espadrilles du Pays Basque revêtent mille et une couleurs et se personnalisent à l’infini. Elles proposent de nombreuses variantes tant au niveau de la forme que des matériaux. Elles peuvent ainsi être agrémentées de rubans, d’éléments en cuir, de broderies, de tissus imprimés, de talons compensés ou semi compensés, de semelles en caoutchouc ou encore d’élastiques.

Du modèle de luxe élaboré sur mesure au modèle standard, chacun trouvera une manière d’habiller ses pieds pour l’été.

Vous partez en vacances dans un Club Belambra du Pays Basque ? Qu’il s’agisse du « Lou Sarri » à Gourette ou de « La chambre d’Amour » à Anglet, n’hésitez pas découvrir ce savoir-faire basque.