Le véritable béret basque : le plus populaire des couvre-chefs

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Nul doute que le béret, qu’on le veuille ou non, est l’un de nos emblèmes nationaux.  Posé sur les têtes des marins, des militaires, des bergers, des sportifs ou des amateurs de mode, le béret apparaît dans des représentations et des témoignages datant de 2000 avant Jésus Christ.

Histoire et fabrication de ce couvre-chef qui est devenu « l’authentique béret basque ».

Le béret, pas si basque que ça !

Difficile de ne pas perdre son latin étant donné le grand nombre d’histoires relatives aux origines du béret, des racines singulières mais complémentaires…

Les bergers béarnais

Sous l’occupation romaine en Vallée d’Apt, les soldats de l’empire habillaient leur tête et leurs épaules d’une sorte de pèlerine, un pardessus sans manche apprêté d’une capuche.  Les envahisseurs partis, les Béarnais conservèrent cette idée de capuchon tout en l’adaptant aux ressources et besoins locaux. Les bergers d’Ossau et de la Vallée d’Apt se mirent dans un premier temps à tricoter des bérets (le feutre n’arrivant que plus tard, appuyé par la légende de Noé) pour eux, puis pour leurs voisins basques et landais. Au fil du temps, selon la région d’origine, l’utilité, le propriétaire ou la profession, ce couvre-chef se colora et se différencia dans sa forme et dans sa façon de se porter.
Ce sont les Basques, qui avec l’aide des « colporteurs » vont participer activement à la diffusion de la célèbre casquette.

L’appellation « béret basque » de Napoléon

Napoléon III, lors de la construction du palais érigé en Pays basque pour son épouse l’impératrice Eugénie, vint séjourner à Biarritz pour en surveiller l’avancement.  Ne voyant que des têtes coiffées du fameux couvre-chef plat, l’empereur pensa que les autochtones en étaient les inventeurs et les fabricants. Le béret basque était né, selon les dires de Napoléon III. Les chroniqueurs de l’époque, qui n’osèrent révéler l’erreur de l’empereur, acceptèrent cette nouvelle appellation, qui est depuis tombée dans le langage courant.

La légende de Noé

En embarquant dans son arche mythique, Noé aurait installé en fond de cale de la laine fraîchement tondue afin de servir de litière aux animaux. Une fois le déluge terminé et son périple de 40 jours achevé, Noé constata que les toisons des laineux piétinées et humidifiées, formaient un amalgame souple et imperméable. Le feutre, matière première du béret, était né.

La fabrication du véritable béret basque

La matière de prédilection utilisée pour fabriquer un béret basque est la pure laine vierge mérinos qui, une fois travaillée, permet d’obtenir une laine feutrée dont les qualités ne sont plus à démontrer : imperméabilité, souplesse, chaleur, esthétique et longévité.

Le véritable béret basque est fabriqué selon un savoir-faire artisanal. Transmise et développée au fil des années, la conception du fameux couvre-chef répond à de nombreuses étapes, reproduisant les gestes ancestraux des anciens bergers.

La laine tricotée est feutrée puis teintée, enformée, grattée et rasée afin de passer à l’étape de conception.

  • Le tricotage

Le béret basque n’est pas tissé mais tricoté d’une seule pièce, semblable visuellement à une galette amputée d’une part.

  • Le foulage

Cette étape primordiale et dont le savoir-faire n’a d’égal, consiste à feutrer la pièce tricotée en la plaçant dans de l’eau savonneuse et sous la pression d’un maillet en bois. Le temps de pression variant de 2 à 14 heures, selon que le béret soit folklorique, classique ou militaire.

  • La teinture du béret basque

Initialement marron, couleur naturelle, il s’est habillé traditionnellement  de noir. Aujourd’hui, pour répondre à une mode en constante évolution, il est décliné en toutes les couleurs.

  • La mise en forme

Historiquement, les bergers utilisaient leur genou pour donner forme au couvre-chef.

De nos jours, la galette encore humide est placée sur une forme en bois, à partir de laquelle l’ouvrier étire la pièce fraîchement teintée jusqu’à obtenir la taille souhaitée tout en lui donnant sa célèbre forme.

  • L’étape de grattage et de rasage

Après avoir été malmené, l’ouvrage en feutre est brossé à l’aide de brosses métalliques puis tondu afin de lui donner son fameux aspect velouté.

  • Le garnissage

Une doublure en soie, cousue avec une bande de cuir noir qui donnera de la tenue au couvre-chef, est déposée dans le fond du futur béret. Un écusson de la marque de fabrique est apposé sur la doublure du véritable béret basque.

Découvrez ce savoir-faire unique, ainsi que d’autres tels la fabrication des célèbres espadrilles basques en séjournant dans l’un des Clubs Belambra de la région, La Chambre d’Amour à Anglet ou Les Vignes à Capbreton.