Saint-Raphaël, station balnéaire de la Belle Époque

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Située sur le littoral méditerranéen entre Cannes et Saint-Tropez, la ville de Saint-Raphaël, au-delà de ses attraits touristiques, abrite un patrimoine architectural témoin de la Belle Époque. Un style, ou plutôt des styles, à découvrir au fil des rues et sur le front de mer.  

De la vieille ville à la station balnéaire de la Belle Époque

Une ville chargée d’histoire dont les prémices remontent à la période du paléolithique comme le démontrent les vestiges retrouvés dans le massif de l’Esterel. Sous l’Empire romain, Saint-Raphaël, de son ancien nom « Epulias », abritait déjà les palais d’été des plus riches citoyens romains. Entre le XVI et XVIIIème siècle, la ville acquiert son armoirie représentant l’Archange Raphaël qui donna son nom à la commune. Ce n’est cependant qu’au XIXème siècle, que la station balnéaire, telle que nous la connaissons aujourd’hui, commence à se dessiner. L’arrivée des lignes de chemin de fer, en 1864 transforme le village de 1 600 pêcheurs en une station balnéaire huppée de la Belle Époque. Félix Martin, maire de la ville et ingénieur des ponts et chaussées, l’a bien compris et décide d’attirer cette élite financière en créant notamment des boutiques, des lieux de divertissements et des centres de soins. La commune de Saint-Raphaël est alors prisée pour ses thermes et son climatisme. Le casino est édifié en 1882 et l’Église Notre-Dame-de-la-Victoire-de-Lepante, de style romano byzantin, entre 1883 et 1887.

Une transformation qui se poursuit par la construction de la promenade des Bains où se multiplient les somptueuses demeures. Les rues prennent des allures haussmanniennes, les villas bourgeoises à l’architecture fastueuse et les hôtels de luxe fleurissent. En témoignent encore aujourd’hui pour ne citer qu’eux, le Winter Palace et la Résidence Méditerranée. Saint-Raphaël devient l’une des stations balnéaires en vogue de la Belle Époque investie principalement par des lyonnais, relations de Felix Martin, Parisiens, Anglais, et bien d’autres plaisanciers étrangers qui laisseront leur empreinte architecturale dans la ville.

Saint-Raphaël, la ville aux différents styles architecturaux

Cette diversité des origines engendrera des constructions éclectiques de styles singuliers.

Le style anglo-normand

Il est caractérisé par une toiture en pente raide soutenue par une multitude d’aisseliers en bois, matériau utilisé dans cette architecture pour exprimer une métaphore pastorale et un rapport à la nature contrairement à la pierre de taille haussmannienne.

Ce style architectural est fortement représenté dans toutes les stations balnéaires qui ont vu le jour à la Belle Époque. Le quartier de Valescure abrite de nombreuses habitations et structures de style anglo-normand à l’image du golf de Valsecure construit en 1895 et de l’église anglicane.

Le style Palladien

Institué par l’architecte italien Palladio, le style éponyme va être repris par de nombreux architectes de la ville, notamment Pierre Aublé, qui vont l’appliquer à leurs propres ouvrages ; des villas somptueuses aux plans linéaires ornées de piliers, colonnades, loggias, escaliers et bâties selon les préceptes de construction des ordres architecturaux grecs et romains. Des demeures qui se repèrent également par leurs frises peintes ou en bas-relief qui décorent leurs corniches.

Les styles orientaux

Dans cette époque de chantiers coloniaux, l’architecture orientale connaît un engouement à la Belle Époque. Les dômes de l’église Notre-Dame et la reproduction d’une mosaïque de Sainte-Sophie à Istanbul sont représentatifs du style byzantin si apprécié à la Belle Époque.

Le caractère mauresque est élégamment évoqué sur de nombreux édifices : colonnettes étirées, dessins des chapiteaux, épis de faîtage en forme de croissants turcs et fenêtres en arcs outrepassés.

Au-delà de la ville touristique que nous connaissons aujourd’hui, Saint-Raphaël recèle des trésors architecturaux, témoins de la Belle Epoque. Une station balnéaire à découvrir ou redécouvrir !