Troglodytes du Saumurois : de la maison au musée

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L’architecture à la fois fascinante et rudimentaire des troglodytes ne laisse pas indifférent. Véritables trésors du patrimoine, les sites troglodytes du Val de Loire, notamment dans la région de Saumur, sont aujourd’hui devenus des habitations, des caves à vins ou des champignonnières.

Les caractéristiques d’une structure troglodyte

Assurément l’une des fondations les plus anciennes, les troglodytes ont su traverser les époques notamment dans le Saumurois en Maine et Loire.

L’histoire des troglodytes

Les troglodytes sont généralement forés dans la roche sédimentaire (grès, mollasse, tuf, calcaire…) ou volcanique (cendres, tuf tendre…).

L’architecture à la fois somptueuse et originelle de ces lieux est apparue dès la préhistoire et consiste en l’aménagement sous terrain ou creusé à flanc de montagne.

Selon les civilisations, les climats et les traditions, la fonction des troglodytes diffère et s’apparente à un simple abri sous roche à usage domestique ou religieux, à une cité souterraine ou à une habitation.

Jusqu’au XIXème siècle les maisons troglodytes étaient des habitats modestes issus d’une technique de construction simple : creuser et aménager les pièces dont on avait besoin.

Au XXème siècle, ces habitations humides et peu lumineuses ont été abandonnées au profit de maisons plus traditionnelles et ordinaires.

Dans les années 80, quelques « aficionados » de ce patrimoine architectural ont décidé de réinvestir et de réhabiliter ces lieux, notamment dans la région de Saumur.

Avantages et inconvénients d’une maison troglodyte

Selon l’architecte Bruno Ducquo « tout est permis en ce qui concerne l’aménagement des troglodytes ». En matière d’habitat, ces structures singulières admettent toute évolution et supportent le savant mariage de la roche et du contemporain. Les maisons troglodytes disposent également d’une très bonne isolation thermique, notamment en période de forte chaleur.

Les inconvénients, outre la vérification de la solidité de la roche impérative au préalable et la mauvaise image que ces habitations troglodytes suscitent, sont généralement liés aux critères de confort actuels.

Humidité, ventilation et luminosité sont les principaux défauts cités, même si pour Bruno Ducquo ils sont contestables : les techniques et les matériaux modernes associés à un entretien régulier permettent de remédier à ces inconvénients.

Le Saumurois : une concentration de troglodytes

Plus d’un millier de kilomètres de galeries souterraines font de la région de Saumur la plus grande concentration de troglodytes de France. Focus sur ce patrimoine silencieux et mystérieux à travers 4 troglodytes à usages distincts : habitation, cave, champignonnière et musée.

Les habitations troglodytes de Forges, Saumurois

Ce hameau de maisons troglodytes nous rappelle le lien étroit qui unissait le paysan à son terroir. Un enchevêtrement d’habitats authentiques et de dépendances utilisées pour l’entreposage de matériel et l’élevage d’animaux.

La Cave aux Moines

Sur les bords de la Loire, à Chênehutte-Trèves-Cunault (10 km de Saumur), la Cave aux Moines recèle des trésors de vies et de cultures en cave. Ce troglodyte de 6 kilomètres abrite un élevage d’escargots et une champignonnière en activité, une cave à vins et un petit musée sur l’histoire de la vie troglodyte.

La champignonnière du Saut-aux-Loups

À 16 km de Saumur, le Coteau de Saut-aux-Loups est la scène d’un ensemble d’habitations troglodytes datant du XVème siècle et débouchant sur d’immenses galeries creusées afin d’en extraire le tuffeau. Depuis le début du XXème siècle, ces cavités sont utilisées à la culture des champignons de Paris.

Le château de Brézé : un troglodyte seigneurial

Le château de Brézé, bâti à compter du XIème siècle, témoigne d’une vie seigneuriale souterraine : demeure, écuries, cuisine, celliers… Un château dans le château qui ouvre sur l’une des plus profondes douves sèches d’Europe.